Lettre d’information n°14 – Janvier 2024

2 Fév 2024 | Lettres d'information

Chères toutes, chers tous,

Un mois de janvier pour un élu est forcément synonyme de voeux. J’ai eu l’occasion d’assister à 24 cérémonies de voeux dans notre circonscription, à la rencontre des élus et citoyens. Plus de 350 acteurs locaux (élus, acteurs institutionnels, responsables associatifs…) m’ont aussi fait l’honneur de leur présence à mes côtés à Cuverville pour des voeux sur le thème de la fraternité !

Je profite également de ce mail pour vous inviter, si vous le souhaitez, à Colombelles ce samedi 3 février à 11h à la Médiathèque du Phénix (rue Elsa Triolet) où, à l’invitation du maire Marc Pottier, nous débattrons du militantisme joyeux autour de l’ouvrage que j’ai co-écrit (éditions de l’Aube) avec celles et souhaitent évoquer les logiques de l’engagement, politique, citoyen ou syndical.

Sur le plan national, le mois de janvier a été mouvementé. Le nouveau gouvernement a enchainé les faux pas. Outre la scandaleuse revalorisation des prix de l’électricité qui va pénaliser les plus précaires, un autre front de la crise sociale s’est ouvert, celui de la reconnaissance de l’agriculture.

Au-delà de la tonalité inquiétante du discours de politique générale du nouveau Premier ministre (ton martial, désuet, promesse de nouveaux reniements sociaux que j’ai pu évoquer ce mercredi sur LCP…), ses dernières « annonces » sur la question agricole passent à côté de l’enjeu véritable. Ce qui doit nous indigner, et j’ai eu l’occasion d’échanger sur ce point avec les agriculteurs du Calvados, c’est l’absence d’exigences environnementales fortes dans nos importations agricoles, c’est l’inégale répartition des revenus entre l’agriculteur, certains exploitants agricoles et, bien sûr, les industriels (distributeurs, collecteurs). Comment est-il concevable que Lactalis puisse obtenir des marges si importantes et que les intermédiaires touchent bien plus que l’éleveur sur la vente d’une brique de lait ? Je souhaite bien sûr rappeler mon attachement à l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs dont les maigres revenus et par conséquent des pensions de retraites sont insuffisants. Mais ce n’est pas en rognant les normes environnementales, même si l’on peut envisager de la simplification, ou en suspendant l’application du plan de réduction des pesticides comme l’a négocié le Premier ministre pour tenter une sortie de crise, que nous préparerons la transition vers un modèle agricole durable, plus respectueux de la santé des agriculteurs et des consommateurs.

Concernant la loi immigration qui avait agité l’Assemblée nationale en décembre, le Conseil constitutionnel a jugé de nombreuses dispositions contraires à notre texte fondamental. C’est un soulagement néanmoins relatif au regard des dispositions maintenues (détaillées ici) mais aussi de la brèche ouverte par la majorité, une brèche à la contestation de notre État de droit. Cette séquence laisse dangereusement courir le risque d’une escalade sur les questions migratoires et institutionnelles qui n’auront que pour résultat de nourrir la haine et le rejet de l’autre.

Enfin, je souhaite saluer l’adoption à l’Assemblée du texte inscrivant dans notre Constitution le droit à la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse. C’est une première étape majeure pour la consécration de ce droit dans notre norme suprême que je souhaitais certes mieux disant mais qui rappelle l’engagement du législateur à protéger les droits des femmes. Si le Sénat vote le texte conforme, nous voterons ensuite en Congrès (réunion des deux chambres) le 4 mars prochain. Vous pouvez compter sur moi.

Fidèlement,

Arthur Delaporte