Déplacement en Macédoine du Nord

🇫🇷 🇲🇰 La semaine dernière je me suis rendu en Macédoine du Nord dans le cadre des mes fonctions de vice-président du groupe d’amitié parlementaire avec le pays, alors que je suis moi-même président du groupe d’amitié France-Bulgarie.

L’occasion de pratiquer la diplomatie parlementaire en rencontrant des responsables de haut niveau de la Macédoine du Nord et notamment le président de la République, le Premier ministre, le vice-premier ministre chargé des Affaires européennes ou encore de nombreux parlementaires macédoniens (présidents de commissions, membres du groupe d’amitié…)

👉 La Macédoine du Nord est à un carrefour de son histoire. Alors que l’adhésion de la population au projet européen dépassait les 90% il y a encore quelques années, aujourd’hui ce ne sont plus que 60% environ des macédoniens qui le souhaitent. La raison ? La lenteur du processus, les déceptions liées à l’attente, mais aussi des frustrations supplémentaires venues de vetos successifs : celui de la Grèce, dépassé par un changement de nom du pays devenu Macédoine du Nord, celui d’Emmanuel Macron, dépassé par une révision du calendrier et des modalités de l’adhésion, celui de la Bulgarie enfin qui demande en particulier la reconnaissance de la minorité bulgare dans la Constitution. C’est la « solution française » qui, pour être adoptée, doit désormais recueillir la majorité des 2/3 au Parlement. C’est un véritable challenge car l’opposition conservatrice n’est pour l’instant pas encline à soutenir ce projet de la majorité social-démocrate et de ses alliés. Le risque, si cette réforme constitutionnelle n’est pas adoptée, est de repousser encore les perspectives d’adhésion alors même que nous avons besoin de donner un cap. Le risque, si cette situation se prolonge, est de remplacer la volonté d’adhésion à l’UE par un sentiment anti-européen alors même que l’influence de la Russie notamment avec son lot de désinformation est de plus en plus sensible. Nous avons pu échanger de tous cela avec nos interlocuteurs. La France joue en Macédoine du Nord son rôle, elle doit désormais tout faire pour éviter de générer de nouvelles déceptions : les Balkans occidentaux doivent faire l’objet d’une véritable attention, politique et citoyenne.

👉 Au menu également de ce déplacement le renforcement de la coopération entre nos deux pays, alors que l’ancienne Basse-Normandie a été pilote de la coopération dans laquelle s’engage encore aujourd’hui la Ville Ifs

Horizons Solidaires. Des discussions riches notamment dans des secteurs stratégiques, expertise technique en matière de rapprochement européen, de coopération parlementaire aussi (LCP fait figure de modèle), de coopération de défense avec la perspective de la participation de la Macédoine du Nord à des opérations de maintien de la paix de l’ONU ou des opérations dans le cadre de la PSDC ; sécurité intérieure ; formation professionnelle ; tourisme et enfin francophonie (la Macédoine du Nord est membre de plein exercice de l’organisation internationale de la Francophonie). J’ai ainsi pu visiter jeudi dernier le siège de l’Alliance française de Skopje.

Enfin, grande émotion au moment de visiter le cimetière militaire français de Skopje qui recueille les corps des soldats morts pour la France lors de l’offensive des armées alliées en Macédoine en direction de Skopje en décembre 1918 et plus largement dans le cadre de ce qu’on appelle le Front d’orient trop méconnu de nos concitoyens où des dizaines de milliers d’hommes, de France hexagonale et des colonies se sont battus et ont pour un grand nombre trouvé la mort.

Merci à l’Ambassade de France, et à Monsieur l’Ambassadeur pour l’organisation de ce séjour de travail. Nos postes diplomatiques sont essentiels non seulement pour les Français de l’étranger mais aussi comme un relai de notre diplomatie.

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